L'evolution du role du depute provincial en Colombie-Britannique.

AuthorSultan, Ralph

Le présent article conteste l'idée communément admise que les simples députés ne sont que des << moins que rien >> dont le rôle principal est d'approuver automatiquement les décisions prises par le pouvoir exécutif.

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Cette notion du député zombie remonte au moins à l'ère victorienne. Gilbert et Sullivan l'ont d'ailleurs fort bien résumé dans leur opérette HMS Pinafore. Le choeur entonne quelque chose qui ressemble à ceci :

<< J'ai toujours voté comme mon parti l'a voulu

Et n'ai jamais pensé pour moi-même comme je l'aurais pu! >>

Cent ans se sont écoulés depuis lors, mais quelque chose a-t-il vraiment changé? D'aucuns disent que non. L'image du simple député qui est principalement là pour dire oui transparaît immanquablement dans toute discussion concernant la réforme parlementaire.

Par exemple, une députée fédérale du Québec, Pierrette Venne, a dit récemment que le << carcan >> qu'impose la discipline de parti est la cause première de l'impuissance des députés et du << déficit démocratique >> actuel. Elle en a conclu que << plus souvent qu'autrement, [les députés font] office de << plantes vertes >> pour meubler le fond de la scène lorsque les chefs de parti, ministres et autres de même acabit prennent la parole >> (1).

Cette opinion plutôt statique de notre rôle au Parlement est répercutée par les médias locaux. En étudiant la documentation de référence pour préparer mon exposé, j'ai été fortement frappé par l'image que les médias offrent de nous, des députés impuissants comme on nous appelle en Colombie-Britannique et dans d'autres provinces.

Dans un article intitulé << How To Make Backbench MLAs Somebodies >> (2), Victor Godin, consultant en relations gouvernementales, rappelait que Pierre Trudeau, lorsqu'il était premier ministre, avait un jour jeté avec mépris qu'un simple député n'était rien dès lors qu'il s'éloignait de quelques pieds de la Colline parlementaire. M. Godin affirmait que M. Trudeau avait tort et qu'il fallait plutôt parler--c'était avant la conversion au système métrique--de quelques pouces plutôt que de quelques pieds!

Plantes vertes, pouces au lieu de pieds ! Il va sans dire que je suis plutôt d'avis contraire!

Avant de relater ce qui s'est passé en Colombie-Britannique, je voudrais citer les précédents établis dans d'autres provinces, surtout en Alberta et au Québec, qui ont accordé un rôle plus important aux simples députés dans le fonctionnement de l'assemblée législative provinciale.

J'ignore si c'est...

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