Parlement et la democratie au XXIe siecle: le role des deputes federaux.

AuthorPierrette Venne

Depuis le printemps 2002, quatre des trente-huit deputes qui ont ete elus sous la banniere bloquiste lors des dernieres elections generales du 27 novembre 2000 ne font plus partie du caucus du Bloc Quebecois. Deux d'entre eux, Michel Bellehumeur et Stephan Tremblay, ont tente leur chance sur la scene provinciale. Pour sa part, Ghislain Lebel a du quitter apres avoir fait accroc aux regles relatives a la sacro-sainte discipline de parti. Finalement, Pierre Brien a recemment quitte le navire pour rejoindre les rangs de l'Action democratique du Quebec.

Ces departs m'ont amenee a effectuer une profonde reflexion sur le role du depute dans notre systeme parlementaire. J'en suis venue a la conclusion que, plus souvent qu'autrement, nous faisons office de plantes vertes our meubler le fond de la scene lorsque les chefs de parti, ministres et autres de meme acabit prennent la parole. La liberte de parole et de pensee sont desormais des concepts proscrits qui n'ont plus leur place dans nos institutions democratiques. C'est la discipline de parti qui prevaut! Meme si les remises en question sont parfois difficiles, elles demeurent essentielles a l'avancement des idees, et les deputes devraient pouvoir exposer des points de vue differents de ceux defendus par leur parti, sans crainte d'encourir les foudres de celui-ci.

En ce moment, notre systeme parlementaire souffre d'un serieux deficit democratique, car les deputes sont brimes dans leur liberte d'expression. Certes, l'affiliation politique implique le respect d'une certaine philosophie de base. Toutefois, lorsqu'il s'agit de questions qui ne concernent pas les grands principes d'un parti, les deputes devraient etre libres de voter et de se prononcer publiquement selon leur conscience. Le carcan qu'impose cette discipline, ce fleau qui afflige tous les partis, ne fait que nourrir le cynisme que la population entretient a l'egard des politiciens.

Mais pour quelles raisons les deputes sont-ils si dociles et soumis? Les recompenses qu'ils recoivent, comme l'attribution de voyages a l'etranger et de postes en vue au sein du parti, ce qui, dans ce dernier cas, leur donne un supplement de revenu, y sont certainement pour quelque chose. Il est facile de comprendre qu'en se faisant complice de l'establishment, il devient alors plus facile de s'approcher de la clique dirigeante. La solution a cet abus de pouvoir serait-elle d'etablir un code d'ethique pour les chefs de parti?

Avec son nouveau projet de loi...

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