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AuthorMcMillan, Rachel
PositionArticle vedette

Les occasions de revoir la conception des assemblées législatives se présentent rarement, mais une pandémie mondiale et la révision prochaine des délimitations des circonscriptions électorales vont permettre que cela arrive à l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique. Dans cet article, les auteures se servent des résultats d'un sondage mené auprès des députés de l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique et d'entrevues avec des députés représentant chacun des partis pour déterminer si les parlementaires sont favorables à des changements à la chambre. Elles leur posent les questions suivantes : Si de nouveaux sièges devaient être ajoutés et que la chambre devait être réaménagée en conséquence, les députés de l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique accepteraient-ils d'avoir des bancs ou préféreraient ils que l'on garde des bureaux et des sièges individuels? Dans une perspective plus large, y a-t-il une volonté d'opter pour une disposition circulaire ou aléatoire des sièges, ou pour la poursuite de la participation virtuelle aux travaux? Quelle serait l'incidence de ces changements d'aménagement sur la culture et le comportement politiques en Colombie-Britannique? Les auteures concluent en disant que la disposition actuelle des sièges (avec les bureaux se faisant face séparés par deux longueurs d'épée) a été choisie à une époque où la composition de 1 Assemblée législative était très différente de ce qu'elle est aujourd'hui, et qu'il serait peut-être temps de se demander si une disposition plus moderne serait plus appropriée pour les parlementaires.

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Winston Churchill

Introduction

Charles T. Goodsell a été l'un des premiers à affirmer que l'aménagement des assemblées législatives devrait intéresser non seulement les architectes, mais aussi les politologues (1). Les lieux où s'exerce le pouvoir politique perpétuent le passé, soutient-il, en >. De plus, les assemblées législatives déterminent l'avenir en façonnant la pensée et le comportement des acteurs qui s'y trouvent >. Finalement, elles témoignent du présent en montrant les >. Cette dernière fonction de l'architecture parlementaire revêt une importance particulière pour notre discussion.

Les occasions de revoir la conception des assemblées législatives se présentent rarement, mais une pandémie mondiale et la révision prochaine des délimitations des circonscriptions électorales vont permettre que cela arrive à l'Assemblée législative de la ColombieBritannique. Si de nouveaux sièges devaient être ajoutés et que la chambre devait être réaménagée en conséquence, les députés de l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique accepteraient-ils d'avoir des bancs ou préféreraientils que l'on garde des bureaux et des sièges individuels? Dans une perspective plus large, y a-t-il une volonté d'opter pour une disposition circulaire ou aléatoire des sièges, ou pour la poursuite de la participation virtuelle aux travaux? Quelle serait l'incidence de ces changements d'aménagement sur la culture et le comportement politiques en ColombieBritannique?

Afin de répondre à ces questions, nous avons fait parvenir un sondage aux 87 députés siégeant à l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique. Celui-ci comprend des échelles d'évaluation de la satisfaction et des questions ouvertes pour connaître le point de vue des députés sur les caractéristiques d'aménagement actuelles et possibles de l'Assemblée législative. Le sondage était entièrement anonyme, ce qui signifie qu'aucun renseignement permettant d'identifier les répondants n'a été recueilli. Au total, 47 députés ont répondu, ce qui représente un taux de réponse de 54 %. Pour compléter le sondage, nous avons mené des entrevues approfondies avec quatre députés, dont au moins un de chacun des partis politiques représentés. Ces entrevues ont été réalisées de manière semi-structurée, avec des questions ouvertes, tout en garantissant la confidentialité. Dans le sillage des travaux de M. Goodsell, qui font office de référence en la matière, nous avons découvert que l'aménagement d'une assemblée législative présente un intérêt certain pour les architectes, pour les politologues et pour les élus.

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Précisément le jour où le gouvernement a présenté YElectoral Boundaries Commission Amendment Ad, 2021, une mesure visant à créer jusqu'à six nouveaux sièges à l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique, on a demandé au leader parlementaire du gouvernement, Mike Farnworth, si l'Assemblée pouvait contenir six sièges supplémentaires dans un espace de 12 mètres par 18 et, si oui, de quelle manière. Après avoir souri au journaliste en le remerciant >, l'autoproclamé > a répondu : >

Notre sondage indique toutefois que la plupart des députés ne partagent pas le même enthousiasme que le leader parlementaire à l'égard d'un nouveau mobilier. Un grand nombre d'entre eux ont critiqué certains aspects des bureaux et des sièges actuels--comme le manque de prises électriques et les accoudoirs dans lesquels se prennent les vêtements--, ainsi que leur taille générale, trop grande ou trop petite. Cependant, près de la moitié des répondants ont indiqué qu'ils étaient satisfaits ou très satisfaits des bureaux et des sièges individuels. D'ailleurs, lorsqu'on leur a demandé ce qu'ils penseraient si on devait ajouter des bancs plutôt que des sièges dans la chambre, près de la moitié ont dit qu'ils seraient très insatisfaits de ce changement.

L'empreinte physique, le coût et la valeur historique sont tous des facteurs à prendre en compte au moment de choisir du mobilier pour l'Assemblée législative, mais ce mobilier doit aussi être évalué en fonction de son effet sur la culture et sur le comportement politiques. Par exemple, M. Goodsell a constaté que >. Selon lui, le plus haut statut >. De cette façon, il est possible de voir comment le public pourrait percevoir les législateurs possédant des bureaux séparés, c'est-à-dire comme des représentants uniques, tant par leurs votes que par leur voix, plutôt que comme des éléments indifférenciés d'un ensemble. De même, les bureaux individuels pourraient encourager les députés à penser qu'ils jouissent d'une plus grande autonomie ou autorité tout en suivant la ligne de parti.

Avec leurs tiroirs, leurs étagères et leur grande surface de travail, les bureaux individuels montrent que la chambre est à la fois un lieu de travail et de débat. Ainsi, les spectateurs se trouvant dans les tribunes verront souvent des députés consulter des documents, écrire des notes ou répondre à des courriels sur fond de période des questions et d'examen du budget des dépenses. Pour le meilleur ou pour le pire, cet arrangement ne favorise pas l'écoute active et envoie comme message au public et aux législateurs que leur attention n'est pas nécessairement requise lors des séances.

Enfin, les bureaux individuels sont devenus à la fois un outil de protection et de tapage à l'Assemblée. Les meubles massifs offrent une certaine > à ceux qui prennent la parole, ce qui --dans un environnement comme celui de l'Assemblée --pourrait encourager certains...

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