Introduction: Le problème de la doctrine et de ses outils
Author | Denis LeMay |
Pages | 15-17 |
INTRODUCTION : LE PROBLÈME DE LA DOCTRINE ET DE SES OUTILS xv
Introduction : Le problème de la doctrine et
de ses outils
Dans le jargon juridique, le terme « doctrine » désigne les sources documentaires (monogra-
phies et périodiques). Ces dernières sont une des sources du droit, les autres étant la loi et
la jurisprudence. La doctrine a toujours été le parent pauvre de la documentation juridique :
pauvre par sa rareté, pauvre encore dans son repérage.
Depuis les années 1970, toutefois, la doctrine a connu un essor considérable et jouit main-
tenant d’une faveur plus grande auprès du monde juridique ; le signalement et le repérage, par
contre, souffrent encore de nombreuses lacunes. Cela tient à deux catégories d’explications.
D’une part, le fichier d’une bibliothèque donnée est triplement limité. Premièrement, il ne
donne accès qu’aux documents disponibles sur place ; deuxièmement, il ne peut être consulté
lui-même qu’en certains endroits (on pense ici aux juristes de l’extérieur des grandes villes,
par exemple), et ce, même si on utilise un ordinateur pour interroger un fichier à distance.
Troisièmement, l’analyse faite des documents laisse dans l’ombre la couverture d’éléments
importants, par exemple le chapitre substantiel d’un traité.
D’autre part, les instruments existants ne répondent pas adéquatement aux besoins du
monde juridique pour l’une ou l’autre des raisons suivantes : soit qu’ils ne sont pas tenus à jour
(par ex. Bibliographie de Boult, arrêtée en 1980) ; soit qu’ils ne couvrent pas les monographies
(par ex. Index to Canadian Legal Periodical Literature) ou les couvrent de façon incomplète (par
ex. Annuaire de jurisprudence et de doctrine du Québec) ; soit, encore, qu’ils n’analysent pas en
détail les chapitres importants des monographies, quand ils n’ignorent tout simplement pas
le Québec.
Les juristes doivent donc consulter plusieurs instruments indépendants les uns des autres
pour repérer la documentation pertinente. Dans ce contexte, il n’est pas rare de voir des confrè-
res s’en remettre à leur seule mémoire ou encore aux aléas d’une recherche empirique pour
rassembler les linéaments d’une recherche documentaire. Le présent ouvrage désire combler
cette lacune et rendre les éléments de départ plus accessibles et prévisibles en présentant Les
références essentielles en droit canadien. Bien que le sens de ces mots ne fasse aucun doute, nous
nous permettons d’expliciter la portée que nous leur avons donnée.
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