Lettres.

AuthorBruch, Bronwen

Monsieur,

Dans > (Revue, hiver 2009), M. W. Scott Thurlow soulève plusieurs questions sur la représentation et le système électoral, et conclut que la réforme électorale est moins importante et plus problématique que les autres réformes possibles. Je suis d'avis que la représentation proportionnelle constitue une réforme pragmatique et nécessaire pour l'avenir de la démocratie au Canada.

Certes, aucun système électoral ne tient compte de la totalité des votes. Cependant, si l'on compare notre système actuel qui fait régulièrement abstraction d'environ la moitié des votes, à un système proportionnel qui tient compte de tous les votes, sauf peut-être 5 p. 100 (selon le type de représentation proportionnelle), il est évident que la représentation proportionnelle est un système nettement plus juste.

M. Thurlow reconnaît que le système uninominal à majorité simple est injuste, mais il soutient que ce qui rachète le système, c'est la façon dont il fait passer avant tout autre facteur l'aspect géographique. Chaque Canadien vit dans une circonscription représentée par un député. Chaque Canadien peut communiquer avec ce député pour lui faire part de ses préoccupations en matière de politique publique ou pour obtenir de l'aide quand il s'agit de s'y retrouver dans la bureaucratie fédérale.

On peut certainement faire mieux, en termes de système de représentation. Les services que les bureaux des députés offrent sont importants, mais personne ne choisit un candidat en fonction de celui qui lui offrira le meilleur soutien quand il fera une demande de passeport. Et même si les électeurs peuvent exprimer leur point de vue--ce qui alimente le débat public--, cela ne change en rien le fait que les députés, quand ils votent à la Chambre, représentent certains, mais pas tous les électeurs. En nous en tenant à un système selon lequel chaque circonscription n'a qu'un député, nous disons que l'aspect géographique éclipse tous les autres facteurs de représentation. Il en découle un système qui finit par ne pas représenter, la plupart du temps, les opinions de nombreux Canadiens.

M. Thurlow s'interroge à savoir si nous devrions nous préoccuper des petits partis. Je crois que la question à poser serait de savoir si nous devrions nous préoccuper des Canadiens qui votent pour les petits partis, et que la réponse, c'est que nous devrions nous en occuper autant que de ceux qui rotent pour les grands partis. Le droit d'être représenté n'appartient pas qu'à la majorité...

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