Prendre sa place--Une plus grande place

AuthorWhyte, Danielle
PositionTable ronde

À l'occasion d'une conférence célébrant le 50e anniversaire du Programme de stages parlementaires, un groupe d'experts a été mis sur pied pour discuter des rôles historiques et nouveaux des Autochtones au sein du gouvernement et du Parlement fédéraux. Bien que la composition du groupe ait dû être modifiée au dernier moment en raison de circonstances imprévues, le groupe d'experts formé de députés anciens et actuels, d'un chercheur et d'un fonctionnaire a formulé des observations réfléchies s'appuyant sur des perspectives variées. Le groupe s'est intéressé particulièrement aux défis et aux possibilités associés à la mobilisation respectueuse d'une population diversifiée, à la création de structures d'autonomie gouvernementale et à la suite à donner aux travaux de la Commission de vérité et réconciliation (CVR). Le texte qui suit présente les discussions sous une forme condensée et clarifiée et ne constitue pas un compte rendu textuel des délibérations.

Introduction : J'ai le plaisir de vous présenter la modératrice de la prochaine session, Danielle Whyte. Mme Whyte a été stagiaire en 1995-1996 auprès de Jean Augustine, députée du Parti libéral, et de Paul Crête, du Bloc Québécois. Elle est devenue fonctionnaire à la suite de son stage et oeuvre dans le domaine des affaires autochtones depuis 2000.

Danielle Whyte : Je suis très honorée d'être ici avec vous aujourd'hui. Je voudrais d'abord, comme nous l'avons fait ce matin, reconnaître que nous sommes réunis sur le territoire non cédé de la Nation algonquine. Je veux exprimer ma gratitude et mon respect aux Aînés et aux gardiens des connaissances du peuple algonquin.

J'ai été stagiaire en 1995-1996. Je viens d'une petite communauté établie sur le territoire mi'kmaq de la côte ouest de Terre-Neuve. Je suis d'ascendance mi'kmaq et européenne. J'habite maintenant à Ottawa, où j'ai axé l'essentiel de ma carrière sur les politiques autochtones. En me préparant pour la discussion du groupe d'experts, je me remémorais mon année de stage, 1995, et la place qu'occupaient les questions autochtones dans le programme d'action politique. Je pense que la grande question à l'époque était de savoir si les Cris de la baie James, dans le Nord-du-Québec, allaient demeurer au sein d'un Québec indépendant ou se séparer. Alors, bien qu'elles aient fait suite à la crise des opioïdes et à la mise en place de la Commission sur les peuples autochtones, les questions autochtones n'occupaient pas l'avant-plan de la scène politique au moment où se dessinait une crise d'unité nationale.

Deux décennies plus tard, le gouvernement déclare que la relation qui lui importe le plus est celle qu'il entretient avec les Autochtones. Dans cette perspective, passons maintenant au groupe d'experts.

Lors de mon stage, en 1995, je pense que la présence autochtone au Parlement se résumait à trois députés et à une poignée de sénateurs. En 2015, 10 députés autochtones ont été élus au Parlement. Par simple curiosité : qui sait quand les citoyens des Premières Nations ont obtenu le droit de vote au Canada? En 1960, c'est-à -dire peu de temps avant le début de notre programme de stages. Le premier Indien inscrit a été élu au Parlement en 1968. Nos experts forment un groupe très restreint et distingué. A en croire Wikipédia, seulement 39 Autochtones ont été députés fédéraux depuis le début de la Confédération. Je suis donc très honorée d'accueillir notre groupe d'experts ce matin.

Je veux vous présenter l'honorable Leona Aglukkaq, qui a été députée du Nunavut de 2008 à 2015. Elle a été la première Inuite assermentée au Cabinet fédéral, où elle a été ministre de la Santé, ministre responsable de l'Agence canadienne de développement économique du Nord, ministre de l'Environnement et ministre responsable du Conseil de l'Arctique. Elle a aussi accepté différents portefeuilles ministériels à l'Assemblée législative du Nunavut et, au sein de la fonction publique, elle a été sous-ministre au gouvernement du Nunavut et a oeuvré au gouvernement municipal. Je vous présente maintenant Dan Vandal, élu député de Saint-Boniface-Saint-Vital en 2015. Il est secrétaire parlementaire de la ministre des Services aux Autochtones et ancien conseiller municipal et maire suppléant de la ville de Winnipeg. M. Vandal a aussi présidé le conseil d'administration du Réseau de télévision des peuples autochtones. Enfin, j'ai le plaisir de vous présenter un ancien collègue de stage, Brock Pitawanakwat, qui a été stagiaire en 2002-2003. Il est professeur agrégé en études autochtones à l'Université York. Auparavant, il a enseigné à l'Université de Sudbury. Titulaire d'une bourse de recherche de l'Institut Yellowhead, il participe régulièrement aux baladodiffusions de la table ronde IndÃgena. Il a été chercheur pour la Commission de vérité et réconciliation. Les membres du groupe d'experts vont nous parler brièvement du rôle des Autochtones au Parlement. Nous leur avons demandé de définir leur rôle, de dégager les facteurs et les questions qui caractérisent leur présence, en tant qu'Autochtones, au Parlement et dans la sphère politique et de nous dire si, à leur avis, la perception du Parlement chez les membres des Premières Nations a changé depuis que les travaux de la CVR et la jurisprudence relative aux droits autochtones ont permis de mieux faire comprendre les questions autochtones.

Leona Aglukkaq : Bonjour à tous. J'ai été invitée à siéger à ce groupe d'experts hier soir, à bord d'un train en provenance de Toronto. Par conséquent, je n'ai pas disposé d'une longue période de réflexion. Je m'en excuse, mais je suis très heureuse d'être avec vous aujourd'hui.

Je suis une Inuite, née dans l'Arctique canadien. Je viens de la communauté de Gjoa Haven, dans le Passage du Nord-Ouest. J'ai grandi dans...

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