Nouveau realities a la frontiere canando-americaine.

AuthorBeatty, Perrin

Les attentats terroristes perpetres contre les Etats-Unis le 11 septembre 2001 ont abruptement interrompu les activites a la frontiere et paralyse l'economie canadienne. Presque immediatement, les files d'attente a la frontiere s'etendaient regulierement sur 12 milles et les retards pouvaient aller jusqu'a 18 heures. Le debit de la circulation a diminue considerablement et certaines usines canadiennes ont ete contraintes de reduire ou d'arreter leur production pour un temps. Du meme coup, la confiance des consommateurs et des investisseurs a chute. Le present article aborde les moyens que l'industrie canadienne a utilises pour surmonter les defis que posent les nouvelles realites a la frontiere canado-americaine. Il traitera egalement d'une question plus vaste, a savoir comment mieux definir la place du Canada, en tant que pays souverain, au sein d'une economie nord-americaine de plus en plus integree.

Chaque minute, les echanges entre le Canada et les Etats-Unis se chiffrent a un million de dollars, soit 1,7 milliard de dollars par jour, et il y a 200 millions de passages de la frontiere par an. Il est bon de se rappeler que les Etats-Unis font davantage d'echanges bilateraux par le pont Ambassador, entre Windsor et Detroit, qu'avec tout autre pays. Nous vendons davantage de notre production industrielle aux Etats-Unis (63 %) que nous n'en consommons chez nous, si bien que le Canada est notre propre second marche. En tout, les Americains nous achetent 83 % environ de nos exportations de biens et services, ce qui represente 38 % de notre PIB. Nous dependons egalement de plus en plus des Etats-Unis pour ce qui est des importations. Plus de 72 % des biens et services que nous importons, soit 30 % de notre PIB, proviennent des Etats-Unis. Qui plus est, les Etats-Unis sont notre premiere source d'investissement etranger. Ils fournissent 64 % des investissements etrangers directs et 58 % des investissements etrangers au Canada.

De toute evidence, la prosperite du Canada depend de ses echanges avec les Etats-Unis. Le commerce avec nos voisins du Sud est a l'origine de centaine de milliers d'emplois au Canada et la securite de l'acces au marche americain est un facteur cle pour attirer l'investissement etranger, d'une necessite vitale. Et cette relation depend de la libre circulation des biens et des personnes a travers notre frontiere commune.

L'efficacite des frontieres est fondamentale pour les entreprises. Le temps, c'est de l'argent, comme le veut l'adage, et les retards aux frontieres representent des couts importants. Ces couts grimpent d'autant plus que les entreprises sont toujours plus nombreuses a adopter des systemes de production et de livraison juste a temps, qui se traduisent par un amenuisement des stocks sur les lieux de travail et par une dependance accrue vis-a-vis des camions, des bateaux, des avions ou des trains comme lieu d'entreposage. Si des problemes aux frontieres entravent la libre circulation des marchandises et des personnes, nos exportations en souffriront, tout comme le flux d'investissements etrangers directs au Canada. Et notre niveau de vie s'en ressentira notablement.

Apres le 11 septembre, le monde des affaires canadien a rapidement fait en sorte d'assurer la libre circulation des marchandises entre le Canada et les Etats-Unis. Le but n'etait pas tant de retablir les conditions qui existaient aux frontieres avant les attentats que de les ameliorer. Des hausses regulieres et spectaculaires de la circulation transfrontaliere, combinees a une negligence bienveillante de la part des pouvoirs publics, avaient erode l'efficience aux frontieres au fil des annees, causant de graves problemes. Selon une etude menee a l'un des postes les plus actifs au Canada, a Fort Erie, en Ontario, menee avant le 11 septembre, les retards dans les transports a ce seul...

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