A voix egales : elire plus de femmes au Canada.

AuthorWicks, Ann

Le Canada vient de glisser au 47e rang sur la liste de l'Union interparlementaire des femmes élues dans les parlements nationaux. Malgré sa prospérité économique et sa stabilité politique, le Canada compte aujourd'hui moins de femmes parlementaires que de nombreux pays moins développés, comme la Mauritanie, l'Ouganda, le Rwanda, l'Afghanistan et l'Irak. Combien de temps lui faudra-t-il pour se rattraper: trente ans, quarante, peut-être? Dans le présent article, nous cherchons à comprendre les causes de la sous-représentation des femmes sur la scène politique canadienne et présentons le plan d'action d'À voix égales visant à corriger cette inégalité.

La sous-représentation des femmes dans le système politique canadien a été bien documentée par des universitaires, le Parlement et les médias (1). Même si un sondage effectué en 2004 par le Centre de recherche et d'information sur le Canada révèle que 90 p. 100 des Canadiens et Canadiennes souhaitent l'élection de plus de femmes (2), la représentation de ces demières à la Chambre des communes plafonne à 20,8 p. 100, avec seulement 64 sièges occupés par elles (3). De la même manière, le plafond de verre au sein des administrations municipales (4) et des gouvernements provinciaux se situe autour des 21 p. 100 (5). À voix égales est une organisation sans but lucratif qui cherche à changer le visage de la politique canadienne en favorisant l'élection de plus de femmes à tous les paliers de gouvernement.

À voix égales a été créée en 2001 par l'ancienne journaliste Rosemary Speirs et un petit groupe de femmes ayant une optique commune, notamment la sondeuse Donna Dasko et Dorothy Anderson, figure emblématique du féminisme au Canada. Leur mission consistait à mettre sur pied une organisation nationale multipartite et bénévole afin de mieux sensibiliser le public à la sous-représentation des femmes dans le milieu politique canadien. Il s'agissait du premier groupe d'action multipartite à réunir des femmes et des hommes de toutes les allégeances politiques dans le but d'exercer des pressions sur les partis pour les inciter à élire plus de femmes. Le comité consultatif d'À voix égales compte de nombreuses femmes qui ont joué un rôle prédominant sur la scène politique canadienne : Kim Campbell, ancienne première ministre progressiste-conservatrice, Sheila Copps, ancienne vice-première ministre libérale, et Alexa McDonough, ancienne chef du Nouveau Parti démocratique.

À voix égales poursuit son travail de promotion auprès des médias, des partis politiques, des députés et des sénateurs afin d'encourager la nomination de plus de femmes à tous les paliers de l'activité politique. Avec plus de 1 100 membres à la grandeur du pays, À voix égales est passé d'un petit groupe d'Ontariens et d'Ontariennes à une organisation nationale sans but lucratif qui commence à ouvrir des sections dans chaque province et chaque territoire.

Pourquoi seulement 20 p. 100 de femmes?

Au Canada, les femmes représentent plus de 52 p. 100 de la population, mais seulement 20,8 p. 100 de l'ensemble des députés fédéraux. Pourquoi ce fait est-il important et pourquoi faut-il élire plus de femmes au Canada? Premièrement, l'absence marquée des femmes à des postes de commande dans l'administration publique engendre un > (6), ce qui va à l'encontre du principe fondamental d'équité, élément essentiel d'une démocratie vraiment représentative. Deuxièmement, le Canada ne cesse de glisser dans le classement international pour ce qui est de la représentation des femmes. Comme de nombreux pays dépassent le Canada et réussissent mieux à faire...

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