Across the Aisle: Opposition in Canadian Politics.

AuthorLevy, Gary
PositionSur les rayons

Across the Aisle: Opposition in Canadian Politics de David E. Smith, University of Toronto Press, Toronto, 2013

Ne s'arrêtant pas au succès de ses trois ouvrages précédents sur la Couronne, le Sénat et la Chambre des communes, David Smith vise un grand chelem en se penchant sur l'opposition parlementaire. D'une certaine façon, il s'agit de son livre le plus important, en partie parce qu'il y a très peu d'écrits sur le sujet, mais surtout parce qu'il démystifie l'opposition tout en expliquant le conflit constitutionnel actuel entre les défenseurs du gouvernement responsable fondé sur le modèle Westminster et les absolutistes de la démocratie.

Une grande partie du livre relate des faits historiques. Il y est question du système d'opposition classique au sein d'un système bipartite, qui était en place jusqu'à 1921, et des légères différences qu'a entraînées l'arrivée en scène de partis minoritaires de 1921 à 1992.

La situation a toutefois changé après les élections de 1993.

Deux partis traditionnels, le Parti progressiste-conservateur et le Nouveau parti démocratique, ont été décimés, et deux nouveaux partis sont apparus. Le Bloc québécois a formé la loyale opposition de Sa Majesté, malgré sa mission, soit l'indépendance du Québec. Plus important encore, le nouveau Parti réformiste promettait une toute nouvelle approche en matière de gouvernement parlementaire.

Les réformistes ont remis en question le principe de la démocratie parlementaire, surtout en raison de leur ignorance du système. Par exemple, après la victoire serrée des fédéralistes lors du référendum au Québec en 1995, Manning a laissé entendre qu'il devrait y avoir un moyen de destituer Jean Chrétien au cas où certains membres de son Cabinet n'auraient pas toute leur tête. (p. 85) La conversion du Parti réformiste en nouveau Parti conservateur et l'émergence du NPD en tant qu'Opposition officielle après les élections de 2011 semblent à première vue rétablir le statu quo en place avant 1993.

Toutefois, M. Smith démontre que la nature de l'opposition semble avoir changé pour de bon. L'ancienne approche, selon laquelle le Parlement est un endroit où doit se bâtir un consensus, a été remplacée par l'idée que c'est la majorité qui l'emporte. Le gouvernement et la loyale opposition ne sont plus des partenaires qui travaillent ensemble au service du souverain. La souveraineté est plutôt perçue comme l'apanage du peuple, et le gouvernement et l'opposition se livrent concurrence pour gagner...

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