Le Canada français et la Confédération : Fondements et bilan critique.

AuthorHayday, Matthew
PositionSur les rayons

Le Canada français et la Confédération : Fondements et bilan critique. Jean-François Caron et Marcel Martel, Presses de l'Université Laval, Québec, 2016, 174 pages

À l'aube du 150e anniversaire de la Confédération, bon nombre de nouveaux ouvrages d'érudition nous invitent à réfléchir à cette période formatrice de l'histoire du Canada et à l'évolution du pays au long du siècle et demi qui suivit. Dans Le Canada français et la Confédération, édité par Marcel Martel, historien et Jean-François Caron, politicologue, un groupe de six intellectuels s'interroge sur ce que l'accord sur la confédération était censé accomplir sur le plan de la dualité linguistique et culturelle et sur l'évolution de cette dynamique depuis les années 1860. Bien qu'à maints égards l'ouvrage ne soit qu'une synthèse de ce que l'on sait déjà en la matière, il constitue une bonne introduction sur la relation des Canadiens francophones avec la Confédération et la gamme de leurs expériences du fédéralisme. Il expose par ailleurs indirectement le gouffre de plus en plus vaste qui sépare les milieux universitaires francophone et anglophone au Canada; en effet, bon nombre de ses observations rappellent celles de l'historien Arthur Silver dans son excellent ouvrage The French-Canadian Idea of Confederation, publié en 1982.

Les trois premiers essais du recueil s'intéressent au rôle des communautés minoritaires acadienne, québécoise et canadienne-française dans les processus qui aboutirent à la confédération et à leurs attentes à son égard. Le juriste Gaétan Migneault cherche à cerner la perception des Acadiens de la Confédération étant donné qu'ils n'étaient pas partie aux négociations et qu'en l'absence de journaux et d'archives, il n'en reste aucune trace officielle. Migneault remet en question la perception selon laquelle le processus s'est passé entièrement à leur insu. Son argument repose sur les résultats des élections néo-brunswickoises de 1865 et 1866 dans les circonscriptions acadiennes, remportées toutes deux par un candidat anti-confédération. Selon Migneault, ces résultats n'étaient pas nécessairement attribuables à d'autres enjeux locaux, mais bien aux préoccupations à propos des droits des Acadiens selon les modalités de la confédération. Il fonde ses arguments sur d'autres pétitions et discours durant les périodes précédant et suivant les négociations qui portent à croire que l'éducation et les droits langagiers faisaient partie des préoccupations des Acadiens.

Les...

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