Parlement 2.0--mettre a profit les medias participatifs pour lutter contre le desengagement.

AuthorFerguson, Ross

L'étude du Parlement regorge de métaphores sportives. Aujourd'hui, alors que le taux de participation est en baisse dans beaucoup de pays, on pourrait la qualifier de sport de salon en mal de spectateurs. Le présent article, qui se concentre sur le Royaume-Uni, porte sur la façon dont on pourrait revigorer les parlements peu performants en mobilisant les technologies de l'information et des communications. L'auteur cherche aussi à savoir si les législateurs et les citoyens souhaitent voir appliqués à la vie politique les changements qu 'annoncent ces technologies modernes et s'ils sont prêts à y faire face.

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Commençons par prendre le pouls politique des citoyens. Les Britanniques--les électeurs de la << mère de tous les parlements >>--constitueront les sujets de mon étude de cas. C'est à la suite de l'élection générale de 2001 que le Royaume-Uni a commencé à manifester un intérêt pour la question de l'engagement politique des citoyens ou, plus précisément, de leur désengagement. Cette année-là, la participation électorale a été de 59 %--la plus faible depuis 1918. Celle de l'élection générale précédente, en 1997, avait connu, elle aussi, une baisse par rapport à l'élection de 1992. En 2005, la participation au scrutin a augmenté de deux points, mais, parmi les jeunes électeurs, le taux a diminué de 2 % pour s'établir à 37 %. Rien de bon pour une démocratie mûre.

La participation électorale ne constitue qu'une des mesures de la santé d'une entité politique. Une autre mesure, peut-être plus crédible, consiste à observer la sensibilisation et la participation des citoyens à la politique entre les élections. Depuis 2004, la Hansard Society mène au Royaume-Uni une vérification annuelle de l'engagement politique des citoyens.

Les données de la vérification de 2007 révèlent entre autres que seulement 34 % des gens sont satisfaits du système politique de leur pays, et seulement 29 % se disent satisfaits de leurs élus en général. Environ 69 % des gens veulent participer activement à la politique et à l'élaboration des politiques. Toutefois, seulement 39 % des gens croient qu'ils possèdent les connaissances et les compétences nécessaires pour le faire, et seulement 33 % croient que la participation de gens comme eux a un impact.

Le portrait britannique montre donc une culture politique plutôt pessimiste mais sans être apathique. C'est là l'essentiel. Bien que les chiffres exacts varient d'un pays à l'autre, les observateurs des autres démocraties occidentales reconnaîtront des similitudes avec les tendances de l'engagement des citoyens au sein de leurs propres institutions politiques.

Fait intéressant, alors que la participation électorale est en baisse au Royaume-Uni, l'accès aux technologies de l'information et des communications (TIC) est en hausse dans les foyers et le milieu de travail. On estime en effet que le Royaume-Uni compte 33 millions d'internautes et que le nombre de téléphones cellulaires dépasse celui des habitants du pays. Deux foyers sur trois sont abonnés à la télévision numérique. Le plus grand groupe démographique d'internautes est celui des 18-24 ans.

Mais encore, le monde virtuel n'est pas la chasse gardée des jeunes et de la gent masculine. Dans son rapport de 2007 sur le marché national des communications, Ofcom, l'organisme britannique de réglementation des télécommunications, a confirmé ce qu'il soupçonnait depuis un moment : les femmes âgées de 25 à 34 ans passent...

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