Le projet sur les bureaux de circonscription : dix ans plus tard.

AuthorMacLeod, Peter

En 2004, je suis retourné au Canada après avoir passé deux ans, en ma qualité de chercheur chez Demos, une cellule de réflexion de Londres, à suivre l'expérience du Nouveau Parti travailliste (New Labour). Nous étions dans l'après 9 septembre 2011, sous des jours prérécession grisants où le gouvernement britannique dépensait sans retenue, où Londres était en plein essor et où l'appel d'Anthony Gidden pour l'adoption du concept de la troisième voie en politique était toujours bien présent dans les esprits.

Je venais tout juste de m'inscrire à temps partiel à la London School of Economics dans le but d'y décrocher un doctorat en philosophie. Même si on pouvait me qualifier de canadianiste qu'en étant fort généreux, j'avais réussi à suivre tout juste assez de cours en architecture et en urbanisme pour être admis au programme << Cities >> du Département de sociologie.

J'avais donc besoin d'un projet de recherche, et je m'étais inscrit avec l'intention de laisser la politique canadienne loin derrière moi et de faire ma place dans cette nouvelle discipline. Toutefois, je n'arrivais pas à totalement chasser de mon esprit cette préoccupation à la mode au sujet du déclin de la participation électorale et de la confiance des électeurs envers le gouvernement. C'était un domaine que je connaissais et, pour être honnête, un domaine qui me tenait à coeur.

Peu de temps après, je suis revenu au Canada pour commencer mon travail sur le terrain, avec l'intention de m'éloigner le plus possible d'Ottawa, siège officiel du Parlement. Mon plan consistait à explorer la périphérie du Parlement, et de passer quatre mois à visiter certains des avant-postes les plus reculés de l'arène politique, soit ceux qui sont installés à proximité de laveries automatiques et de clubs vidéo. Ce fut le début du projet sur les bureaux de circonscription.

Dix ans plus tard, ce sont probablement l'absurdité et l'insouciance du projet qui importent le plus. Pendant quatre mois, j'ai sillonné le pays d'un bout à l'autre en voiture pour me rendre dans près d'une centaine de bureaux appartenant aux députés locaux.

La taille de l'échantillon était ridicule. La même étude aurait pu facilement être effectuée à partir d'un échantillon de quatre, voire même de dix bureaux. Toutefois, en guise d'antidote à Londres et à la théorie, il y avait quelque chose d'honnête et de terre à terre dans le fait de passer du temps avec des gens pratiquement apolitiques, malgré le fait qu'ils travaillaient pour des politiciens. Leur travail, selon eux, consistait simplement à aider les autres. C'est ainsi que, heureux en leur compagnie, j'ai tout simplement poursuivi mes recherches.

De toute évidence, de nombreux bureaux se sont avérés carrément insignifiants, mais beaucoup plus se sont avérés une source fiable d'observations subtiles.

À Fredericton, j'ai passé une matinée à apprendre comment Andy Scott arrivait astucieusement à remplir les salles communautaires pour...

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