Rôle du gouvernement en matière de sport pour les jeunes.

AuthorSchuler, Ron R.

Alors que le coût des soins de santé financés par l'État augmente de façon incontrôlée, il faut donner à la santé des jeunes la place qui lui revient. Mal équilibré et aux prises avec des problèmes touchant l'ensemble de la population, le système de soins de santé du Canada est fondé sur le principe que c'est après avoir contracté une maladie ou s'être blessé que le citoyen prend contact avec lui pour tenter de diminuer le plus possible les conséquences de ses maux. Pour les grands problèmes de santé comme l'obésité endémique chez les jeunes, on a plutôt tendance à normaliser la situation (1). Compte tenu du fait que plus de 50 % des parents d'enfants obèses ont eux-mêmes un problème de poids, l'amalgame dangereux des horaires chargés, de la dépendance aux plats cuisinés à forte teneur en gras et en calories, et du manque d'activité physique exacerbe un problème qui prend racine au sein de la famille (2).

Il faudrait plutôt instaurer un système de soins de santé différent, axé sur la prévention, ce que l'on appelle souvent une << approche holistique >> à l'égard de la santé. Il serait peut-être plus efficace de mettre l'accent sur l'activité physique plutôt que sur l'importance de la perte de poids. Les gens auraient alors plus de facilité à embrasser un mode de vie actif au sein de leur communauté. La promotion et le développement de l'activité physique et des sports à un jeune âge permettent d'encourager activement l'adoption d'un mode de vie sain non seulement auprès des jeunes, mais aussi auprès des parents, qui sont responsables de montrer l'exemple. Le gouvernement peut apporter une contribution considérable à la prévention en créant des quartiers plus propices à la marche ou en utilisant les fonds publics pour assurer la sécurité des parcs publics.

Une autre solution de prévention consiste à élaborer une solide politique publique en matière de sport chez les jeunes. L'activité physique ne concerne pas uniquement les sports traditionnels; elle comprend une foule d'activités, comme le badminton, le golf, les quilles, les cours de danse et les cours de hip-hop et de jazz. Selon les Centers for Disease Control and Prevention, un total de 30 minutes par jour pour un adulte et d'une heure pour un enfant contribue à diminuer la prise de poids et à réduire le stress. En outre, un mode de vie actif constitue une mesure préventive importante pour les personnes atteintes de diabète ou à risque de contracter la maladie. Si les Canadiens insufflaient chez les enfants un amour de l'activité physique, la santé des jeunes s'améliorerait, les dépenses liées aux soins de santé, du coup, diminueraient, et les rangs des jeunes athlètes canadiens s'étofferaient.

Les deux principaux problèmes auxquels est confronté le système de santé en ce qui concerne les jeunes sont le taux d'obésité et l'augmentation de la susceptibilité au diabète de type 2. Environ 1 enfant sur 11 (ou 8,6 %) au Canada souffre d'obésité et la prévalence de ce trouble médical chez les jeunes a triplé entre 1979 et 2008 (3). Selon l'Agence de la santé publique du Canada, l'inactivité physique (moins de 15 minutes d'activité par jour) constitue le plus grand facteur prédictif de l'obésité. Au problème de la hausse du taux d'obésité s'ajoute celui de la croissance des cas de diabète de type 2 chez les jeunes Canadiens. Une étude de l'Institut de recherche en services de santé (IRSS) a montré que le taux de diabète de type 2 chez les jeunes a augmenté de 3 % par année entre 1994 et 2004. Le diabète infantile est une maladie chronique qui risque d'entraîner de graves problèmes de santé. << L'augmentation du nombre d'enfants [...] qui reçoivent un diagnostic de cette grave maladie chronique est préoccupante. Nous devons déterminer les causes de ce problème et faire en sorte que les ressources médicales nécessaires soient disponibles >>, a indiqué Dre Astrid Guttmann, chercheuse principale et scientifique au sein de l'IRSS (4). Celle-ci a constaté que le taux global de diabète au Canada était plus élevé que celui des États-Unis, le groupe des jeunes de 10 à 14 ans...

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