Tony Blair, Memoires.

AuthorO'Brien, Gary W.
PositionBook review

Tony Blair, Mémoires, Paris, Albin Michel, 2010, 803 p.

Ce livre perpétue la tradition des premiers ministres britanniques qui, à la fin de leur carrière, se remémorent leur vie et ce qu'ils laissent en héritage. John Major, Margaret Thatcher, Edward Heath, Harold Wilson, Anthony Eden, Clément Attlee, Ramsay MacDonald, Lloyd George, Arthur James Balfour, sans oublier Winston Churchill, Robert Peel et Robert Walpole, ont, en effet, tous écrit leurs mémoires.

Cette tradition n'a pas été aussi forte au Canada, peut-être parce que nous avons tendance à être plus modestes et effacés. S'il est vrai que Tupper, Borden, Diefenbaker, Pearson, Trudeau, Mulroney, Campbell, Chrétien et Martin ont tous publié des mémoires sur leur vie politique, Macdonald, Mackenzie, Abbott, Thompson, Bowell, Laurier, Meighen, Bennett, Saint-Laurent, Clark et Turner y ont, eux, renoncé. Il en est de mëme pour William Lyon Mackenzie King, le premier ministre canadien qui a servi le plus longtemps, même si son journal personnel a été publié plus tard.

À première vue, l'héritage de Tony Blair semble fragile. Ses tentatives de transformation du Parti travailliste en un parti moderne, progressiste, pragmatique et centriste se sont soldées par un échec cuisant avec l'élection d'Ed Miliband au poste de chef du parti en septembre 2010. Les premiers articles parus dans les journaux après cette élection avaient pour manchette >. Les jeunes émeutiers qui sont descendus l'été dernier dans les rues du Royaume-Uni ont été baptisés >, car ils ont été élevés sans espoir ni aspirations.

Les guerres d'Irak et d'Afghanistan dont il a été un des instigateurs ont laissé un goût amer dans la bouche de nombreux Britanniques. Son espérance de modifier la façon de faire de la politique a, en outre, été anéanti par le scandale du > qui a éclaté vers la fin de son mandat, en 2007. Toutefois, une telle évaluation accorde trop d'importance au rôle joué par une personne, même s'il s'agit d'un leader mondial, dans le modelage des forces politiques, économiques et sociales qui existent sur la scène nationale et internationale. Pour juger de l'héritage d'une personne, il est prélërable d'évaluer si cette dernière a bon cLur. Il y a de nombreux signes qui indiquent que c'était le cas avec Tony Blair.

Dans son livre, M. Blair affirme qu'il écrivait lui-même ses discours (p. 457). Le 22 février 2001, il a pris la parole devant le Parlement canadien, et tout porte à croire qu'il était bien l'auteur de son...

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