Le Traitement Du Lien de Causalité Dans le Cadre Du Recours Collectif

• Author: Jason Phelan
• Pages: 133-178

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LE TRAITEMENT DU LIEN DE

CAUSALITÉ DANS LE CADRE DU

RECOURS COLLECTIF

Jason Phelan

Abstract: Class actions are not considered to affect sub-

stantive law in any way, despite the fact that, by their very

nature, they invite unique procedural rules. In the context

of an action in civil liability brought in the form of a class

action, the elements of fault, prejudice, and causal connec-

tion must be established in respect of the members of the

group by the normal evidentiary rules. Through the study

of recent ca selaw and the way the fundament al elements of

civil liabil ity are dealt with, this ar ticle aims at determining if

class actions i n the Province of Quebec are character ized by a

more collective or restrictive approach. A collective approach

is placed in opposition to a more restrictive approach that

would tend to present class actions as a simple procedural

vehicle, thus showing greater respect for the general princi-

ples of civil liability. It is argued that t he treatment of causa-

tion at the authorization stage suggests that class actions in

Quebec will remain anchored in a collective approach, but

that strik ing a better balance between this approach and the

general principles of civi l liability is desirable. Other wise, the

result will be less predictability at the trial stage, and less

eff‌iciency with respect to the allocation of judicial resource s.

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LE TRAITEMENT DU LIEN DE

CAUSALITÉ DANS LE CADRE DU

RECOURS COLLECTIF

Jason Phelan*

A. INTRODUCTION

Le recours collectif fa it f‌igure d’exception dans le paysage de la procédure

civile québécoise. En effet, il déroge à la règle voulant que nul ne peut

plaider pour autrui1, laquelle est par ailleurs une règle d’ordre public2.

Cette dérogation 3 est cependant justif‌iée par les avantages que présente

la procédure collective par rapport à l a multiplicité de poursuites indivi-

duelles. La Cour suprême souligne les trois avantages fondamentaux du

recours collectif dan s l’arrêt Weste rn, soit les économies sur le plan judi-

ciaire, l’accès à la justice et la mod if‌ication de certains comportements4.

Le législateur, au moment d’introduire le recours collecti f dans le droit

québécois5, avait en tête l’objectif louable de rendre la justice accessible à

tous par l’élimination du « déséqu ilibre qui existe entre le consommateur

et le producteur6 ». La procédure collective e st ainsi particulièrement im-

portante pour les citoyens q ui ont des problèmes communs dont la valeur

pécuniaire e st peu élevée et qui n’oseraient ou ne pourraient mettre en

marche le processus judiciaire de façon appropriée7.

* BCL/L LB, McGill University. The author wishe s to thank Prof. Frédéric

Bachand for hi s guidance in the composition of t his paper. Thanks als o go to

Shaun Finn and X avier Phaneuf-Jolicoeur for their in sight and advice on an

earlier version of t his paper.

1 Code de procédure civile, LRQ, c C-25, art. 59 [Cpc].

2 SMBD – Jewish General Hospita l c. Kummermann, 2004 Ca nLII 13776 (QC CS),

au paragr. 16 ; 2742381 Canad a inc. c. Fermes Brimmond inc., JE 2001-367 (CS).

3 La dérogation à l’art. 59 Cpc e st explicite à l’art. 999 d) Cpc.

4 Western Canadian Sho pping Centres Inc c. Dutton, 2001 CSC 46 [West ern].

5 Loi sur le recours collectif, LRQ 1978, c R-2.1.

6 Québec, Assem blée nationale, Journal des débats, 31e lég., 3e se ssion (7 mars

1978) : audition des mémoires sur le projet de loi numéro 39.

7 Nadon c. Anjou (Ville), 1994 CanLII 5900 (QC CA), à la p. 6.

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