Editorial
Author | Vishwanath Baba |
DOI | http://doi.org/10.1002/cjas.1323 |
Published date | 01 June 2015 |
Date | 01 June 2015 |
Editorial
Dans mes éditoriaux précédents, j’ai présenté la gestion
factuelle comme un mouvement prometteur permettant de
réduire l’écart entre les recherches en gestion et la pratique de
la gestion. Pour gérer en utilisant les meilleurs faits
disponibles, il faut que ces faits soient générés, codifiés et
mis à la disposition du praticien de la gestion, dans des délais
brefs. Et pour que la gestion factuelle devienne un paradigme
influent qui guide les professionnels, il faut une dynamique du-
rable, soutenue par toutes les parties prenantes du système.
La gestion factuelle commence par une question de
recherche pertinente. S’il est vrai que les articles publiés dans
la RCSA posent des questions de recherche et y répondent, il
n’en demeure pas moins que cela ne suffit pas pour soutenir
la gestion factuelle. La question de recherche doit être
pertinente pour les praticiens et c’est cette pertinence qui pourra
les motiver à prendre en compte la recherche pendant leurs
prises de décision. D’où la nécessité d’une organisation qui va
non seulement faciliter des consultations continues entre les
chercheurs en gestion et les praticiens, mais aussi veiller à ce
que les questions de recherche soient plus pertinentes pour les
professionnels. C’est ici que la rigueur rencontre la pertinence.
La recherche rigoureuse dépend de la formation que les
chercheurs reçoivent dans nos écoles de commerce. Un des
problèmes que j’ai relevé en tant que directeur scientifique est
que notre formation en recherche privilégie l’esthétique aux
dépens du réalisme. Parfois, nous choisissons des questions
de recherche qui débouchent sur des réponses élégantes par op-
position aux solutions complexes auxquelles le praticien de la
gestion est confronté. Les idées influencent la recherche tandis
que les problèmes influencent la pratique. La gestion factuelle
exige une formation générale en recherche axée à la fois sur
les idées et sur les problèmes. Le but ultime de la recherche
est d’offrir des perspectives fonctionnelles qui enrichissent la
pratique de la gestion. Pour y parvenir, la gestion factuelles
envisage une collaboration entre les producteurs, les arbitres
et les utilisateurs des recherches en gestion. Les perspectives
pratiques acquises à travers cette collaboration permettent de
combiner tous les faits disponibles—aussi bien les résultats
des recherches que le savoir des praticiens—en un ensemble
systématique applicable.
Au cours des trois dernières décennies, la médecine
factuelle, dont l’origine remonte à McMaster University au
Canada, est devenue le trait distinctif de la bonne pratique
médicale dans le monde. Les hôpitaux sont devenus des orga-
nisations d’apprentissage. Les patients du monde entier ont
énormément profité de ce modèle. Qui plus est, il a mis les faits
médicaux les plus récents—documentaires et cliniques—àla
disposition de tous les médecins praticiens. Lorsque la gestion
factuelles deviendra une pratique établie, chaque organisation
deviendra un centre d’apprentissage. Je m’intéresse à la théorie
de la gestion et j’en vois le potentiel. Les bonnes pratiques
managériales prévoient une marge pour le développement
d’une théorie ancrée dans la pratique. Comme j’ai souvent eu
à le mentionner dans mes éditoriaux antérieurs, les écoles de
commerce existent parce que le commerce existe. De même,
c’est le commerce qui donne une légitimité au savoir en com-
merce et contribue à la théorie en commerce. Cela dit , la
gestion en tant que profession deviendra plus forte si la théorie
qui la guide est à la fois influente et durable. La gestion
factuelle est une force qui a le potentiel de changer aussi bien
la recherche en gestion que la pratique de la gestion, ce qui
permettra à la profession d’être plus en synergie avec sa base
de connaissances.
La gestion factuelle tire sa force des évaluations
systématiques. Celles-cine peuvent pas être produitessi les re-
vues ne publient pas les recherches. Comme tous les numéros
de la RCSA, le présentnuméro contribue à cette fin. Il présente
une grande variétéde résultats de recherches menées dans des
environnements variés. Les deux premiers articles sont des
études basées sur des ensembles de données en Espagne;
l’un s’appesantit sur le rôle de l’engagement affectif dans la
prédiction des intentions d’achats dans l’art du spectacle,
tandis que l’autre s’intéresse à l’impact de la coopération en
RetDsurl’innovation des produits. Le thème de l’innovation
occupe une place de choix dans ce numéro. En effet, le
troisième article est une étude canadienne sur la façon do nt le
savoir interne et externe est utilisé pour tirer parti de
l’innovation dans l’industrie canadienne du vin. Le quatrième
articleexplore le phénomène de l’externalisation, parles forces
armées canadiennes, de la logistique militaire dans les théâtres
d’opérations à l’étranger. Le dernier article examine l’impact
du capital psychologique sur la performance innovatrice et le
stress au travail dans un échantillon multi-organisationnel au
Pakistan. Ces différents articles s’inscrivent dans des champs
comme la recherche interdisciplinaire, le marketing, le
comportement organisationnel et la gestion stratégique,
domaines qui cadrent très bien avec la mission de la RCSA.
Bonne lecture!
Vishwanath Baba
Directeur scientifique
Canadian Journal of Administrative Sciences
Revue canadienne des sciences de l’administration
32: 74 (2015)
Published online in Wiley Online Library (wileyonlinelibrary.com) DOI: 10.1002/CJAS.1323
Can J Adm Sci
32(2), 74 (2015)Copyright © 2015 ASAC. Published by John Wiley & Sons, Ltd. 74
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