Editorial
| DOI | http://doi.org/10.1002/cjas.1291 |
| Published date | 01 September 2014 |
| Date | 01 September 2014 |
Editorial
Il existe un consensus sur l’idée que l’efficacité d’une
gestion dépend de sa base de connaissances qui doit reposer
sur des données probantes. Mais pour que la gestion basée
sur les données probantes devienne un facteur influent dans
les décisions de gestion, il faut une collaboration continue
entre ceux qui produisent les données, ceux qui produisent
les connaissances et ceux qui prennent les décisions.
Cette collaboration doit déboucher sur des évaluations
systématiques des données et leur présentation sous un
modèle exploitable. J’ai eu à aborder cette question dans
les éditoriaux précédents et, dans mon dernier éditorial, je
proposais une théorie du commerce qui énonce clairement
le domaine dans lequel la RCSA participe en tant que
fournisseuse de données probantes aux praticiens. Ces
données sont générées par les chercheurs du secteur
universitaire et par les gestionnaires d’entreprises. Elles
n’ont pas les mêmes structures, émanent d’expériences
différentes et témoignent de processus différents. C’est
pourquoi il convient au préalable de bien cerner la notion
de données probantes avant de les coder pour usage.
La gestion fondée sur les données permet au décideur de
se départir des habitudes non testées, d’une heuristique non
fondée et des visions du monde subjectives, pour embrasser
une gestion basée sur des preuves durables émanant
d’expériences du monde réel, de la recherche systématique
et de connaissances bien organisées. La rigueur, la
pertinence et l’applicabilité les singularisent. Les chercheurs
et les gestionnaires les utilisent pour prendre des décisions
scientifiques et professionnelles en s’appuyant sur leur
jugement personnel comme ultime étalon de mesure. La
clé est la collaboration qui peut être facilitée à travers une
théorie des preuves qui guide le processus de collecte des
données à des fins managériales. Une telle théorie doit
clairement cerner le concept de données probantes, énoncer
comment on la formule, dire pourquoi elle correspond au
contexte et indiquer quand et pourquoi elle est pertinente.
La collecte des données probantes rend la pratique
efficace. Lorsque les données sont collectées à partir d’une
méthodologie optimale pour répondre à des questions de
recherche et à partir d’un contexte approprié à l’application
desdites données, elles gagnent en force et en crédibilité.
Lorsque le processus de collecte de données est reproductible
et transparent, son utilisateur se sent rassuré. De plus, lorsque
les décideurs s’accordent pour reconnaître la qualité et la
valeur des données, celles-ci gagnent en robustesse. Enfin,
plus toutes ces composantes s’imbriquent, plus solides sont
les données.
La RCSA est un canal qui propose des données
probantes. Son lectorat est constitué majoritairement des
membres de la communauté scientifique qui se servent des
données proposées plus pour promouvoir la recherche que
pour améliorer la pratique de la gestion. Or, comme j’ai eu
à le souligner dans un éditorial précédent, la recherche en
gestion existe parce que la pratique de la gestion existe. Il
importe donc de penser aux consommateurs de nos travaux
au moment de la constitution des données.
Ce numéro propose des preuves empiriques qui
touchent à plusieurs aspects de la théorie du commerce.
Trois articles examinent le succès de l’entreprise de trois
façons différentes. Le premier présente les différentes façons
par lesquelles le capital humain peut être mobilisé pour le
succès d’une entreprise. Le second explore les avantages
financiers liés à l’inscription croisée à la cote, et le troisième
remet en question l’impact de la succession intrafamiliale sur
la création de la valeur et la performance financière d’une
entreprise. Le quatrième article montre comment la grève
change la perception que les gestionnaires ont d’un climat
de travail et des relations professionnelles. Le dernier article
s’appesantit sur l’influence inverse de l’implication sur la for-
mulation des problèmes selon qu’on opère un choix émotionnel
ou rationnel. Les données contenues dans ce numéro recouvrent
des méthodologies différentes qui conviennent à la fois au
contenu de l’étude et au contexte de la recherche.
Bonne lecture!
Vishwanath Baba,
Directeur scientifique
Canadian Journal of Administrative Sciences
Revue canadienne des sciences de l’administration
31: 148 (2014)
Published online in Wiley Online Library (wileyonlinelibrary.com) DOI: 10.1002/CJAS.1291
Can J Adm Sci
31(3), 148 (2014)Copyright © 2014 ASAC. Published by John Wiley & Sons, Ltd. 148
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