Éditorial

DOIhttp://doi.org/10.1002/cjas.1337
Published date01 September 2015
Date01 September 2015
Éditorial
Dans mon premier éditorial de mars 2012, jindiquais
que pour devenir une source dinf‌luence, la RCSA a
besoin de vos meilleurs travaux. Linf‌luence dune revue
est souvent déf‌inie par son impact parmi les chercheurs
tel que déterminé par le facteur dimpact. Les revues
disciplinaires visent la profondeur de la connaissance dans
leurs publications. Les revues multidisciplinaires par contre
telles que la RCSA sintéressent davantage à létendue des
connaissances létendue des sujets, des approches, des
échantillons et des cadres. Je sais quen ce qui concerne les
facteurs dimpact, les revues disciplinaires dominent. En tant
que directeur scientif‌ique, je dois me poser la question
suivante: une revue doit-elle chercher à améliorer son facteur
dimpact quitte à renoncer aux autres moyens dinf‌luence?
Nous savons que les revues qui ont un facteur dimpact
élevé attirent des travaux de grande qualité. Cest lénigme
proverbiale de la poule et de lœuf! Les chercheurs
soumettent leurs meilleurs travaux aux revues qui ont un
facteur dimpact élevé; ils sont cités et ces citations
augmentent le facteur dimpact de la revue! Je sais, pour
avoir passé plus de quarante ans dans le monde des revues,
que la publication darticles dans des revues à impact élevé
rehausse le statut des chercheurs parmi leurs pairs, et que
les décisions relatives à loctroi de la permanence ou de la
promotion sont inf‌luencées par le facteur dimpact des revues
dans lesquelles les candidats ont publié. Sil est vrai que la
plupart des institutions nont pas une politique explicite liant
le facteur dimpact des revues aux décisions relatives à la
permanence et à la promotion, il nen demeure pas moins
que la publication dun article dans une revue à impact élevé
est de nature à impressionner les preneurs de décision. Lors
des réunions de comités de permanence et de promotion, les
gens parlent avec admiration des publications de haute
qualité, et limpact élevé de la revue lemporte sur larticle
publié. On se penche rarement sur le nombre de citations
réelles de larticle. Les organismes de subvention sont aussi
inf‌luencés par le facteur dimpact des revues dans lesquelles
les candidats ont publié. Aussi récemment que le mois
passé, un évaluateur de ma demande de subvention de
recherche a avoué avoir effectué des recherches sur mon
prof‌il Google pour voir la qualité des revues dans lesquelles
jai publié mes travaux tout au long de ma carrièrenon
seulement au cours des cinq dernières années comme le veut
lorganisme subventionnaireaf‌in de prendre une décision
sur ma demande de subvention! Les bibliothèques du
monde entier traquent les facteurs dimpact des revues af‌in
de décider si elles doivent poursuivre ou interrompre
labonnement à une revue quelconque. Bref, le facteur
dimpact paraît être une mesure simple, élégante,
apparemment objective, dont lusage déborde largement
lobjectif initial.
Mais il est aussi une unité de mesure vulnérable et ma-
nipulable. Dans des éditoriaux récents, des directeurs
scientif‌iques de revue ont remis en question son large usage
et sa vulnérabilité. Comme je lai mentionné dans un édito-
rial précédent, la publication régulière de comptes-rendus
ou de méta-analyses est de nature à élever très rapidement
le facteur dimpact dune revue vu que les comptes-rendus
sont cités plus souvent et pendant une plus longue période
de temps. Le facteur dimpact est un ratio du nombre de
citations sur le nombre darticles publiés pendant une
période donnée. Sil est diff‌icile de manipuler le numérateur,
le dénominateur par contre peut être changé assez aisément.
Des travaux ont mis en lumière des pratiques éthiquement
douteuses destinées à améliorer le facteur dimpact des re-
vues. Les mérites relatifs du facteur dimpact biennal ou
quinquennal sont loin de faire lunanimité. Les deux sont in-
f‌luencés de façon différentielle aussi bien par la nature des
articles publiés que par leur substance. Mais le paysage est
en train de changer. Les sciences de ladministration sont
un amalgame de disciplines appliquées. Limpact et
linf‌luence ne sont pas synonymes. Avec un facteur dimpact
de seulement 1,27, le Harvard Business Review est pourtant
beaucoup plus inf‌luent que dautres revues de gestion ayant
des facteurs dimpacts beaucoup plus élevés. Cest que les
cibles dinf‌luence de ces revues ne sont pas les mêmes.
Aujourdhui, il y a des mesures concurrentes dimpact telles
que le facteur dusage et le facteur Y qui sont motivés par
différentes théories de limpact. On ne télécharge pas les
articles uniquement parce quon veut les citer dans des
travaux de recherche; on les télécharge aussi pour inf‌luencer
des étudiants dans les salles de classe, les décideurs dans des
organisations et les responsables politiques dans les institu-
tions publiques. Le facteur dimpact ne reconnaît aucun
des moyens dinf‌luence que je viens de mentionner. À la
RCSA, il semble avoir peu de corrélation entre les
téléchargements et les citations darticles.
Cela dit, les revues demeurent des instruments
dinf‌luence. Elles organisent les manuscrits à travers un
processus rigoureux pour convaincre les auteurs et les
lecteurs de les utiliser dans leurs recherches, leurs
enseignements et leurs pratiques. Cest dans cette perspec-
tive que le présent numéro propose une méta-analyse axée
sur la centralité du réseau, linnovation organisationnelle et
Canadian Journal of Administrative Sciences
Revue canadienne des sciences de ladministration
32: 143144 (2015)
Published online in Wiley Online Library (wileyonlinelibrary.com) DOI: 10.1002/CJAS.1337
Can J Adm Sci
32(3), 143144 (2015)Copyright © 2015 ASAC. Published by John Wiley & Sons, Ltd. 143

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