Éditorial
DOI | http://doi.org/10.1002/cjas.1387 |
Published date | 01 June 2016 |
Date | 01 June 2016 |
Éditorial
La Rcsa est une revue spécialisée en gestion. La
théoriedelagestionenestlesocle.Aucoursdescinq
dernières années, la plupart des travaux que nous avons
publiés sur la gestion portaient, directement ou
indirectement, sur la création de la richesse. Dans l’un de
mes éditoriaux, je faisais remarquer que la richesse se crée
à travers la valeur. La théorie de la gestion, quelle qu’elle
soit, insiste sur l’extraction de la valeur qu’elle considère
comme son principe de base. Dans cet éditorial, je mets
en évidence le processus par lequel la gestion génère de
la richesse. La richesse est générée à travers la création de
la valeur. Le leadership donne l’inspiration et indique la
direction—la vision organisationnelle pour l’avenir. La
direction extrait la valeur disponible dans les ressources
de l’organisation—valeur matérielle, sociale, culturelle,
intellectuelle et économique—en la combinant de façons
inédites pour offrir un avantage concurrentiel à
l’organisation sur le marché. L’administration met de
l’ordre dans le processus afin que ce dernier débouche sur
la performance et la productivité. D’une certaine façon,
on peut dire que le leadership se soucie de l’effectivité, la
direction de l’efficacité et l’administration de l’ordre. La
Rcsa s’intéresse particulièrement à l’interaction entre le
leadership, la direction et l’administration, interaction à
partir de laquelle la richesse se crée. Cette interaction se
manifeste de plusieurs manières, l’une de ces manières
étant l’érudition que nos publications recherchent.
Au cours de mes ateliers de perfectionnement des
cadres, j’ai coutume de conseiller à mes stagiaires de
systématiser toutes les tâches de leur portefeuille qui
méritent d’être systématisées. Je les encourage aussi à
élaborer une politique leur permettant de gérer toute tâche
répétitive par la simple application d’une règle.
Autrement dit, les tâches routinières doivent être
reléguées dans la sphère des décisions programmées.
Autant que faire se peut, les gestionnaires doivent se
concentrer davantage sur les tâches qui nécessitent leur
pouvoir discrétionnaire. C’est en agissant de la sorte
qu’ils valoriseront leur formation et confirmeront leur
compétence managériale. C’est aussi ainsi que l’efficacité
contribuera au processus de création de la richesse.
Dans cette perspective, la gestion se préoccupe de
l’ordre, mais pas nécessairement au sens de la loi et de
l’ordre. Il s’agit plus d’une méta-préoccupation qui
pourrait impliquer le démantèlement d’un ordre existant
et son remplacement par un nouvel ordre plus apte à faire
face au contexte instable. Dans ce sillage, même le
désordre délibéré fait partie de la trousse à outils. Le
gestionnaire en contrôle l’utilisation et peut en déterminer
l’ampleur. Pour remplir son mandat, il doit faire face
aux incertitudes caractéristiques de l’environnement
organisationnel et confronter des événements
imprévisibles. Vu la nature de leur emploi, les
gestionnaires évoluent dans un monde entropique. Ils
doivent faire émerger l’ordre du chaos et le communiquer
à leurs employés afin que ces derniers continuent de créer
de la richesse. En substance, les gestionnaires voient en
l’ordre leur arme et en la néguentropie leur stratégie. Ils
ont besoin de beaucoup d’énergie, d’intellect et de temps
pour relever tous les défis que l’environnement leur
lance. C’est la raison pour laquelle j’encourage mes
stagiaires en gestion à déléguer les tâches certaines et
prévisibles à l’administration pour se concentrer
uniquement sur les activités qui requièrent de
l’intelligence managériale.
Le présent numéro porte sur la technologie et la
gestion des ressources humaines. Les articles proposés
s’intéressent aux outils auxquels les gestionnaires
pourraient avoir accès pour atténuer l’entropie. Les trois
premiers articles font partie d’un dossier spécial consacré
à la gestion électronique des ressources humaines
(désormais GeRH). Le premier article se penche sur la
manière dont la GeRH contribue aux décisions fondées
sur les données probantes, dans la gestion des talents.
Plus globalement, il montre comment la numérisation
transforme les pratiques en gestion qui, à leur tour,
transforment la théorie de la gestion. Le deuxième article
analyse le mode d’intégration des médias sociaux dans la
GeRH et propose un cadre de participation sociale pour
faciliter cette intégration. Il contient aussi des exemples
de meilleures pratiques. Le troisième article du dossier
spécial examine l’adoption de la GeRH dans les filiales
des multinationales en Indonésie et montre que l’attitude
du siège social envers la GeRH et les ressources
déployées pour y parvenir influencent énormément cette
adoption. Les deux derniers articles, quoique ne faisant
pas partie du dossier spécial, complètent utilement les
trois premiers. C’est ainsi que le quatrième article traite
de l’acceptation et de l’utilisation de la technologie. À
partir des données méta-analytiques, il montre comment
l’influence sociale est liée à l’effort d’utilisation perçu
qui, à son tour, façonne les performances perçues;
Canadian Journal of Administrative Sciences
Revue canadienne des sciences de l’administration
33:88–89 (2016)
Published online in Wiley Online Library (wileyonlinelibrary.com) DOI: 10.1002/CJAS.1387
Can J Adm Sci
33(2), 88–89 (2016)Copyright © 2016 ASAC. Published by John Wiley & Sons, Ltd. 88
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